On arrive au bout ! C'était le dernier jour de notre trek à travers la Svanétie ! On a donc rejoint le petit village d'Ushguli, réputé pour être le plus haut village d'Europe.

C'est l'heure de faire un petit bilan après ces quelques jours de marche :


Déjà, il y a beaucoup de choses qui nous ont charmé ou étonné :

  • Les paysages absolument dingues ! Avec l'automne, on a profité de couleurs magnifiques, les arbres étaient un spectacle à eux seuls, avec des dégradés de couleurs splendides. On conseillerait vivement cette région à tout amateur de montagne et de randonnée. La chaine de montagne qu'on a longé est celle du Grand Caucase, et autant dire qu'elle n'a rien à envier à nos chères alpes, puisque plusieurs de ses sommets regardent de haut notre Mont-Blanc.


  • Dans un voyage au long cours comme celui qu'on réalise, ce serait carrément de la provoc que de dire qu'on aurait besoin de "vacances", mais la sensation offerte par le trek peut y ressembler : on le vit comme une sorte d'aparté au sein du voyage, rien que nous et les montagnes comme terrain de jeu. C'est une vraie bouffée d'air frais qui nous offre de l'énergie pour la suite et qui vient confirmer notre goût pour la rando et la montagne. C'est peut-être un peu tôt mais ça nous motive déjà pour en organiser davantage quand on sera de retour en France !
  • On a aimé découvrir des bribes de vie locale, en croisant quelques habitants et en observant leur mode de vie. Le moins qu'on puisse dire est que les gens vivent simplement dans cette région : on s'y chauffe au feu de bois, à cette période on trouve donc les locaux en train de manier la hache pour renouveler les stocks d'hiver. Le poêle à bois est un objet central dans les maisons montagneuses de Svanétie ; dans la pièce à vivre, il sert à la fois de chauffage, de four pour le pain et les khatchapouris, mais aussi de plaque chauffante pour le thé et le café.


Il y a aussi des points moins positives ou qui ont suscité des interrogations :

  • On a constaté l'état de délabrement des villages et plus particulièrement le nombre de maisons abandonnées, souvent en ruine. Dans un même village, on peut trouver des dizaines de ruines, on devine donc rapidement un exode rurale dans cette région. Il sera confirmé par quelques lectures, et surtout les explications de quelques habitants : "Dans ce village, on est que trois familles" ou alors "Les habitants ne vivent ici que l'été, et l'hiver ils redescendent dans le vallée". Cela s'explique aussi par les positions reculées de ces villages, qui pour certains sont quasiment inaccessibles pendant tout l'hiver. On imagine la solitude si particulière qui doit s'installer chez les habitants qui font le choix de ne pas redescendre dans la vallée à ce moment-là.
  • Aux abords des villages, on fait un peu la tête en découvrant beaucoup de déchets dans des zones naturelles, parfois jetés directement dans les rivières qui passent aux creux des vallées. Vous connaissez notre sensibilité écologique commune, qui ne peut que se hérisser lorsqu'on voit ça... C'est surtout de l'incompréhension qui émerge : "comment peut-on vivre dans un tel paradis et en prendre si peu soin ?". On tente quelques hypothèses : le manque de services publics pour collecter et traiter ces déchets, un manque de sensibilisation ou de compréhension des dégâts potentiels ?
  • On s'est aussi questionner sur la place du tourisme dans cette région. Les habitants semblent particulièrement dépendants de la saison touristique, mais les prix qu'ils pratiquent, notamment pour l'hébergement, nous semblaient exagérés. En comparaison, c'était par exemple plus cher qu'à Tbilissi, qui est pourtant la capitale. A deux reprises, nous avons été un peu attristés du fait que les négociations pécuniaires venaient contrarier la possibilité d'établir une relation autre que commerciale, alors qu'on aurait aimé avoir plus d'échanges avec nos hôtes.


Globalement, on est heureux de cette expérience, faite d'efforts intenses, de rencontres, de découvertes atypiques ! On se souviendra longtemps des paysages et du mode de vie en Svanétie.


Sur ce, on retourne à Tbilissi pour aller récupérer nos visas chinois et préparer notre rapide passage en Russie !