Ça y est, on peut maintenant le dire, on a traversé un pays 100% à pied, de la frontière italienne à la frontière croate. Alors oui, on vous l’accorde, nous avons choisi le plus petit mais on est quand même fiers ! On vous propose de revenir ensemble sur ces magnifiques trois dernières semaines de traversée de la Slovénie, période que nous ne sommes pas prêts d’oublier.


Déjà, quelques données chiffrées, parce que c’est toujours satisfaisant :

  • 310 km parcourus à pied
  • 5040m de dénivelé positif
  • 7 villes traversées et on ne compte plus le nombre de villages
  • 24 nuits dont : 4 en camping, 3 en bivouac, 1 en monastère, 3 en club de canoë, 6 à la ferme chez l’habitant, 4 en auberge de jeunesse, 1 en refuge et même 1 dans une salle de classe !
  • Une vingtaine de vraies rencontres et une cinquantaine de rencontres plus passagères.
  • Beaucoup d’animaux croisés : chevreuils, écureuils, limaces (on a croisé des sacrés spécimens) mais surtout beaucoup beaucoup TROP de moustiques (estimation portée à 100 piqûres chacun)
  • 2 ampoules, 6 tiques et on ne compte plus les coups de soleil (peau fragile oblige)


Mais notre traversée de la Slovénie, ce n’est pas que des chiffres, loin de là ! Voici nos quelques impressions sur ce pays magnifique et sur notre expérience de la marche :


La Slovénie est fabuleuse pour les amateurs de grands espaces naturels. On peut y randonner dans la forêt pendant des heures, en croisant ici et là quelques villages calmes et de jolies fermes. Le long des chemins, on a aussi pu voir beaucoup de ruchers, bien entretenus et égayés par les couleurs et même les illustrations peintes sur les ruches. En effet, les slovènes sont connus pour être de grands apiculteurs, à tel point que la culture apicole slovène fait partie depuis 2022 du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (unesco). Enthousiasmant quand on est soi même passionné par ces petites bêtes !




C’est un pays dans lequel on se sent bien. On sent rapidement qu’il s’agit d’un des pays les plus sûrs du monde, non pas que la surveillance soit développée ou que la maréchaussée soit particulièrement présente, loin de là ! Il semble plutôt qu’il s’agisse d’une atmosphère de bienveillance et de fraternité généralisée. Ça peut sembler anecdotique mais c’est en fait assez important quand on voyage à pied, et notamment pour les nuits de bivouac !


Certainement dû au faible peuplement de la Slovénie (2 millions d’habitants), les villes sont étonnamment calmes, propres et peu fréquentées. On s’y sent donc très bien mais les parisiens que nous sommes se demandent parfois si ça ne manque pas un peu d’activité et de mouvement !



Nous sommes arrivés en Slovénie a peine 1 semaine après la fin des inondations qui ont ravagé le nord du pays et plusieurs zones bordants les rivières. Ces événements ont évidemment marqué les slovènes et nous avons été témoins de ce traumatisme comme des dégâts matériels tout au long de notre traversée. A certains moments, nous avons bien senti que voyager dans ce contexte pouvait être délicat, les préoccupations des habitants n’étant pas d’accueillir mais plutôt de réparer les dégâts. Bien entendu, nous avons compris cela et étions avant tout désolés par la situation.


La marche, c’est une sacrée expérience ! C’est d’une grande banalité, mais il faut quand même le dire : la marche, c’est très très lent ! Nous avions déjà expérimenté le voyage en sac en dos et le voyage à vélo, qui permettent déjà de prendre son temps. Mais la marche est certainement ce qu’il y a de plus radical en termes de ralentissement de nos rythmes de vie et de déplacement habituels. Alors les effets sont divers, positifs et négatifs. On trouve le temps d’observer, de rencontrer les personnes qu’on croise, de discuter à deux, ou d’entretenir de longs monologues intérieurs. C’est positif et la Slovénie est très adaptée à ce rythme : les villes étant très petites, c’est l’assurance de ne pas marcher pendant des heures dans des banlieues ou des zones industrielles. Au pire, on traverse une zone désagréable en 30min, mais rarement plus ! Physiquement, nous avons eu l’impression que nos corps prenaient vite le rythme. Après quelques jours, nos sacs nous semblaient déjà un peu moins lourds (malgré leur 15 kilos…), et nous avons pris un bon rythme ! Nous avons eu quelques difficultés à la moitié de notre traversée, quand miss météo a eu la bonne idée de décider qu’il ferait 34 degrés, alors que nous traversions une zone avec beaucoup de dénivelés.

Nous avons aussi trouver des stratégies pour occuper nos esprits pendant la marche et éviter qu’ils se focalisent sur les douleurs ou difficultés de passage. La plus efficace semble être le podcast ! On se laisse embarquer dans des fictions ou des témoignages, c’est à la fois enrichissant et divertissant. On peut donc vous conseiller le podcast « Les grandes traversées » qui retrace des moments d’histoire passionnants, ou encore "Sur les épaules de Darwin".



Pour nous, cette traversée de la Slovénie permettait aussi de vraiment débuter le voyage, de prendre le temps de s’y plonger, d’avoir pleinement conscience de ce que nous avons laissé à Paris, aussi pour faire de la place dans nos esprits. Une place qui sera nécessaire pour accueillir toutes les expériences à venir au cours de ce voyage ! Après quelques jours de marche, c’est le sentiment qui s’est progressivement installé, celui d’être pleinement disponible, présent, et bien entendu, prêts pour la suite !