ASCENSION DU TSERKO RI, UN BEAU DEFI !


Notre ascension du jour débute avec un réveil matinal à 5h. Difficile de sortir de nos sacs de couchage quand la température dans la chambre atteint les -5°C, mais le Tserko Ri nous attend et même à cette heure la motivation et l’excitation sont au rendez-vous. On s’habille rapidement et on quitte notre petite auberge armés d’une lampe frontale, de nos bâtons de marche et de beaucoup de couches de vêtements !



Le début de notre ascension se fait dans la pénombre et dans la neige qui est tombée durant la nuit. Nous avons une chance : c’est une nuit de pleine lune, la lumière de madame nous permet de distinguer le paysage autour de nous. Mais ce n'est pas suffisant pour trouver le sentier, qui se camoufle sous la neige, on triche donc un peu à l'aide du GPS. Aucunes traces en vue, nous sommes les premiers à nous élancer aujourd’hui sur le Tserko Ri. Et puis, après deux heures de marche, la lumière de la lune laisse doucement place à celle du soleil qui commence par éclairer les plus hauts sommets enneigés avant de bien vouloir donner un peu de sa chaleur aux habitants des vallées. On avance, assez vite les premières heures et puis progressivement l’air vient à manquer, alors on ralentit le pas, on fait des petites pauses. A partir de 4500m, l’effort devient vraiment différent : nous avançons comme des escargots, limités par notre respiration. Ce n’est pas une question de réel effort physique puisqu’on ne transpire même pas et on se sent plutôt bien. Le ralentissement vient seulement du manque d’oxygène et donc de la respiration, quelques mètres de dénivelé nous essoufflent comme si on venait de courir un sprint. Mais n’allez pas croire que c’est pénible, la solitude vertigineuse et les vues qu’on s’offre là-haut valent tout l’or du monde.



Après 4h30 d’ascension, nous y sommes ! Nous nous tenons debout sur le sommet du Tserko Ri, avec une vue imprenable sur les sommets alentours qui dépassent facilement les 7000 mètres. Après 4h30 dans des pentes de 45 degrés, l’arrivée au sommet est une immense satisfaction, un bonheur d’enfant nous envahie ! On est super fier d’avoir réussi ce défi, on arrive les premiers là-haut et assez tôt pour que le vent ne soit pas trop fort, c’est un beau moment calme de contemplation à deux. Evidemment on ne se laisse pas abattre, alors après quelques minutes, assis sur ce sommet de 5000m, on sort notre déjeuner composé de riz sauté (quasiment gelé…) et de deux pommes car il faut reprendre des forces pour la descente ! Nous sommes rejoint pendant notre déjeuner par un groupe de sud-coréens qui nous suivait avec une heure de décalage. Ils seront les seules autres personnes que nous croiseront ce jour-là, on a de la chance !



Pour la rejoindre notre point de départ, on choisit un itinéraire bis, plus long mais qui permet de ne pas repasser par le chemin de l’ascension très abrupte et rocailleux. La descente nous offre encore de beaux points de vue et quelques rencontres avec des Yaks qui broutent tranquillement et qui s’enfuient à fond la caisse quand on s’approche d’un peu trop près. Ces grosses bêtes ont pourtant de quoi faire peur avec leurs grandes cornes mais elles sont terriblement peureuses, ça les rend mignonnes…

Après quelques heures de marche, nous sommes de retour au village de Kyanjin Gompa. On en a plein les pattes mais la satisfaction est au rendez-vous ! On s’affale dans la pièce à vivre de la petite auberge et on profite de la bonne fatigue.


Bilan de l’ascension : 12 km au total ; sommet : 5000 mètres ; +1100m de dénivelé positif.