On arrive dans le village de Bandipur après un trajet d’environ 3 heures. Après un départ de Pokhara, on a commencé par se faire joyeusement secouer dans un bus public pendant deux heures, puis nous sommes descendu pour prendre un embranchement et avons fait du stop. Après quelques minutes de marche au bord de la route, on parvient à monter à l’arrière un pick-up. Elise se fait secouer à l’arrière, assise au milieu d’un tas de briques. De son côté, Thibault est simplement accroché debout à l’arrière avec un jeune népalais qui fait de même ; en France seuls les éboueurs sont autorisés à se déplacer de la sorte, ici c’est plus ou moins toléré pour tout le monde. En fait, du côté de la sécurité routière, beaucoup de choses sont tolérées au Népal : les motards se doivent d’avoir un casque mais ce n’est pas obligatoire pour leurs passagers, qui sont souvent 2 derrière le pilote. Allez chercher la logique là-dedans, bon courage. Il est même possible de voir des chèvres en train de brouter sur le toit de bus en marche, ou tranquillement assises sur le toit des jeep. On se dit qu’il ne doit pas être rare que certaines d’entre elles finissent catapultés dans des virages pris un peu trop serrés… On aimerait pas être le villageois placé à la réception en contrebas. Bref, les routes népalaises c’est la cour des miracles, c’est parfois terrifiant mais le plus souvent on est secoués par des fou-rires en plus de l’être par les nids de poules…


Finie l’aparté, revenons à nos moutons ! On arrive donc dans le village de Bandipur. Et tout de suite il y a quelque chose qu’on ne savait pas et qui nous marque : à l’entrée du village toutes les voitures sont forcées de faire demi-tour, la totalité du centre-ville est piéton ! Cela offre un calme impressionnant, l’ambiance sonore est une belle composition : des discussions qui émanent de jolies terrasses ombragées, quelques chiens errants qui se chamaillent et des enfants qui rentrent de l’école en se taquinant. C’est vivant mais plutôt calme, et ça va nous faire du bien puisqu’on est aussi là pour se reposer et se préparer avant le trek de l’Annapurna.

Du côté de l’architecture, le village de Bandipur est magnifique, les maisons de ce village appartiennent à l’architecture Newar (nom d’une des ethnies népalaises). Elles présentent de belles façades où les boiseries sculptées soutiennent la toiture, la devanture et forment parfois de beaux balcons. On est sous le charme, d’autant que l’architecture au Népal est parfois totalement anarchique. Les nouvelles constructions sont pour la plupart sans charme et tellement chargées en couleurs et motifs qu’on en vient à penser que DisneyLand est la principale source d’inspirations de leurs commanditaires ; mais ce sont les goûts népalais actuels. On vous partage aussi ça, ça vaut le coût d’être vu !



On s’installe dans une belle auberge de la rue principale. C’est avec surprise qu’on y découvre une grande chambre avec un petit coin salon. Ca doit vous paraître bête mais ça fait des mois qu’on a pas eu de canapé ! Alors quand Thibault rentre dans la chambre, il commence par s’extasier, et s’asseoir bien sûr, dans le canapé qui est pourtant vraiment moche. C’est un détail mais ça donne une idée de nos attentes en termes de logement, qui ont bien diminué au fur et à mesure de ce voyage. Le moindre petit confort que nous n’avions pas anticipé devient un cadeau du ciel : douche chaude, canapé, matelas dépassant les 15 cm d’épaisseurs… Alleluia !


Le lendemain, on entame réellement notre découverte du village et de ses alentours. On fait assez vite le tour du centre ville, le village est posé sur une crête entre deux vallées et offre des vues incroyables, notamment sur les Annapurnas. On profite de la matinée pour aller visiter une petit fabrique de soie à quelques kilomètres. Une dame nous explique l’élevage des vers à soie ainsi que la fabrication de la soie à partir des cocons. Sur les lieux on découvre aussi des petites ruches népalaises et du matériel apicole, pour le plus grand bonheur de Thibault qui analyse les différences avec les ruches françaises et découvre un nouveau type de piège à frelons.


Le soir, on profite d’un beau coucher de soleil depuis un point culminant qui domine les alentours. Les reflets orangers sur les montagnes népalaises qui forment des horizons qui s’entrelacent valent le détour. On admet que c’est un long détour tout de même mais on le conseille à tout le monde.

Après avoir profité de Bandipur où l’on a fait un plein d’énergie, il est temps pour nous de se diriger vers les montagnes de l’Annapurna. Mais il nous reste une dernière activité à faire sur le chemin du départ : la visite d’une grotte. On y va sans avoir eu d’informations ni d’images à notre disposition, sans grands espoir donc. Mais à l’arrivée, on a le droit à une visite privée avec un guide sympathique dans l’une des grottes les plus impressionnantes qu’on ait jamais vu, la plus grande du Népal. On découvre aussi qu’un sâdhu vit dans cette grotte. Les sadhûs sont des hommes en quête spirituelle qui choisissent de vivre dans l’ascèse et souvent en ermite. Vu l’ambiance dans la grotte quand on éteint le lampe torche, et malgré qu’on ne croit plus aux monstres, on aimerait pas être à sa place lors des nuits qu’il passe seul ici sur un petit lit de fortune.


Après cette dernière aventure à Bandipur, on s’échauffe les mollets avant d’aller randonner ! On vous retrouve dans la montagne !