Pokhara est la deuxième ville la plus peuplée du Népal derrière Katmandou. C’est un endroit paisible où l’on trouve un joli lac. C’est aussi un sacré repère de touristes qui viennent chercher ici du calme, de belles vues sur les montagnes alentours et des moments de flânerie entre les boutiques de souvenirs et les rives du lac. Cette tranquillité tranche franchement avec les ruelles bondées et poussiéreuses de Katmandou, qui ont elles aussi leurs charmes mais qui sont loin d’être aussi reposantes. On comprend donc que Pokhara attire autant ! 


Nous y sommes venus pour la première fois quelques jours avant de débuter le trek autour des Annapurnas. Nous y avons passés deux jours dans un premier temps. Cette courte escale avait une raison simple : pour pouvoir nous élancer sur les chemins, nous avions besoin de nous alléger un peu en laissant quelques affaires derrière nous. Perdre quelques kilos de sac à dos n’était pas de refus face aux dénivelés qui nous attendaient. Un petit hôtel de Pokhara, le « Om Sweet Home » nous a donc servi de camp de base en acceptant de garder nos affaires une dizaine de jours avant qu’on soit de retour à Pokhara. La pratique est courante au Népal pour les randonneurs.



Après le circuit de l’Annapurna, c’est un bonheur de retrouver le calme et la chaleur de Pokhara. Parmi les hauts sommets et les sentiers, nos nuits étaient glaciales et nos journées faites d’efforts plaisants mais soutenus. Alors en retrouvant cette ville, c’est un quotidien assez différent qui se met rapidement en place : sport au réveil, flânerie et journées tranquilles ponctuées de moments où il faut quand même bosser sur la suite de l’itinéraire et les démarches de visas. Mais globalement, Pokhara est pour nous une étape qui nous permet de récupérer après le trek mais aussi de prendre des forces en vue de notre entrée en Inde. On sait que l’Inde peut être une destination fatigante et déstabilisante alors autant y arriver avec énergie et en pleine possession de nos moyens !

On reste tout de même 10 jours donc assez rapidement on prend nos petites habitudes : l’épicière du bout de la rue reconnaît Thibault qui achète le petit-déjeuner tous les matins et finit par l’inviter pour le thé, certains restaurateurs acceptent de prolonger l’happy hour en nous chuchotant d’être discrets pour ne pas froisser les autres clients. Bref, on prend vite nos marques !


A Pokhara, on remarque quand même que la place prise par le tourisme est trop importante. Dans les quartiers de la ville qui bordent le lac, on ne trouve que des hôtels et guest houses, des boutiques de souvenirs et autres agences proposant des guides de trek ou des activités touristiques. Sur plusieurs pâtés de maisons, il est impossible de trouver une habitation normale occupée par des népalais. En s’éloignant un peu on retombe vite dans des quartiers de locaux mais c’est un peu triste de voir que toute la rive du lac est destinée aux touristes (avec forcément des prix qui doivent rebuter les locaux...)

Autre petit problème des lieux trop touristiques : on est immédiatement considérés comme des touristes. Ca parait évident, presque bête, mais ce n’est pas le cas partout au Népal, et notamment dans les campagnes où nous étions en volontariat. Au fond ce n’est pas grave, on préfère se définir comme voyageurs mais il faut reconnaître qu’on est aussi des touristes et que les népalais se fichent bien de nos préférences ! Cela a pour conséquence de nous isoler un peu sur nous-mêmes, de limiter nos interactions sociales. Parce qu’un touriste, on lui vend des trucs, on le fait consommer un max et on lui fait casser sa tirelire cochon si possible ; mais pourquoi s’en faire un copain ? Bref, dans les campagnes il est plus facile d’avoir des interactions avec les népalais. C’est un petit bémol de Pokhara mais ça n’entache pas notre séjour reposant dans cette ville. Ces 10 jours nous aurons permis de préparer l’itinéraire de l’Inde, de finaliser nos démarches de visas et d'envoyer quelques cartes par-ci par-là alors on est heureux !



Notre semaine n’aura pas été faite que de repos, puisqu’on en profite quand même pour faire quelques activités. On découvre le lac Phewa en faisant du kayak (celui-là même qui borde Pokhara). Et puis quelques jours plus tard on sort de Pokhara pour aller visiter les alentours en scooter. Les routes népalaises transforment parfois ce qui est censé être une balade en une course de moto-cross mais on s'en sort indemnes ! C'est l’occasion d’aller observer de plus près la pagode de la paix qui domine le lac de Pokhara depuis un sommet, un lieu construit à l’initiative de japonais pour prôner la paix après avoir vécu les bombardements nucléaires de Hiroshima et Nagasaki. C’est un lieu où le silence est la règle et où l’on croise des méditants comme des familles indiennes venues en touristes. Puis on passe l’après-midi au bord d’un autre lac, celui de Begnas à 15km à l’Est de Pokhara. On y observe les adolescents népalais jouer au cricket sur les rives, les pêcheurs installés sur leur longue barque de bois et qui relèvent leurs filets. Et puis on s’installe sur une jolie terrasse qui donne sur l’eau. Thibault finit par céder à la tentation et plonge dans le lac, ce qui étonne les touristes chinois de la terrasse d’à côté qui le regarde comme un extra-terrestre en riant discrètement. Elise profite aussi de ce bel après-midi pour annoncer l’activité du lendemain, qu’elle a préparé en secret… On vous décrit ça ci-dessous !



Petit événement qui marquera notre séjour : un magnifique vol en parapente ! Et on doit cette belle expérience à Elise, qui s’est dit qu’elle allait m’offrir ce vol pour mon anniversaire ! Mon anniversaire était pourtant dans un mois, mais de cette manière l’effet de surprise du cadeau était assuré ! Nous avons donc eu la chance de planer autour des sommets qui bordent le lac pendant une demi-heure avant de tranquillement nous poser dans les rizières proches des rives. Le parapente est une expérience douce et confortable, pleine de contemplation. C’est un peu comme être assis dans un fauteuil mais qui planerait silencieusement dans le ciel. C’est une expérience qui relève plus du rêve que de la réalité. Les pieds dans le vide, il ne reste qu’à profiter des paysages incroyables de la région : les sommets de l’Annapurna qui au loin percent les nuages, le lac Phewa (qui borde Pokhara) qui apparait progressivement quand on perd de l’altitude et puis pour finir les rizières qui offrent de beaux reflets lorsqu’elles sont inondées. Un peu avant l’atterrissage, le pilote propose tout de même de montrer ce qu’il est possible de faire lorsqu’on passe d’un mode « balade » à un mode « looping ». Et là, ça devient franchement sportif, en quelques secondes on se retrouve scotché au fond du siège, la vitesse accélère violemment et nos corps se retrouvent à l’horizontal dans le même axe que la voile avant de replonger sous elle. Alors après l’atterrissage et ces quelques loopings, on titube un peu avant de retrouver ses marques sur la terre. Mais quel bonheur ! 


On vous avait pourtant dit qu’on ne volerait pas durant ce voyage… Et bien finalement nous avons menti ! Mais on vous l’assure : ce vol là était plus qu’écologique !