On quitte donc Astrakhan après un séjour de 4 jours, notre train pour Atyraou nous attend comme prévu, un joli train kazakh dans lequel on doit passer la nuit. Comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous, à ce moment-là on est encore très enthousiastes et bien entendu on a aucun doute sur notre capacité à passer la frontière Russo-Kazakh…


Mais ça, c’était sans compter sur une petite erreur de débutant, le genre d’erreur toute simple qui finit par vous retomber dessus de manière inopinée et qui coûte cher. 

Voici la bourde : on était plutôt fiers de nos visas russes électroniques, obtenus rapidement et sans déplacement pour une somme modique. Mais on avait oublié de lire certaines petites lignes, et notamment celle qui précisait la liste des points de contrôle accessibles avec ce type de visa pour rentrer ou sortir dans le pays par la voie terrestre. Entendez bien sûr : « tout ce qui ne figure pas sur la liste est inaccessible ».


Nous avons donc eu l’immense joie d’apprendre à la frontière russo-kazakh (côte russe) lorsque le train s’est arrêté au point de contrôle, que nous ne pouvions pas aller plus loin…L’avantage est que l’apprentissage avec les douaniers russes est plutôt rapide et efficace malgré la barrière de la langue. Ils sont calmes, droits, fermes, et laissent peu de place à une quelconque négociation…


Nous avons donc dit au revoir à nos voisins de train, avec lesquels on commençait à peine à sympathiser pour suivre les douaniers dans quelques formalités. Notre désespoir momentané nous rendait certainement hermétique à pas mal de choses, c’est donc presque automatiquement qu’on a suivi le douanier pour une photographie d’identité judiciaire, une de face, clic, une de profil, clic. Notre taille indiquée par les traits en arrière plan. Nous resterons dans les archives russes.

PS : Pour les amateurs de science fiction, l’ambiance nocturne et froide couplée au contrôle et à des petits détails tel que la caméra fixée au torse du douanier nous plongeait quasiment dans Blade Runner…


A ce moment-là, plusieurs conclusions s’imposent, la première est simple et évidente : on est dans la m****. La deuxième, un peu plus constructive et raisonnée, arrive ensuite : il va falloir choisir entre prendre l’avion à Astrakhan pour sauter au Kazakhstan (aller savoir pourquoi, avec notre visa on peut aller n’importe où en avion, mais pas par la terre, maudit soit l’avion !) ou alors, trouver un autre point de passage terrestre qui soit autorisé pour quitter la Russie.


Après quelques minutes de réflexion et l’aide du traducteur de la douane pour analyser les itinéraires possibles en train, nous prenons notre décision : ce sera le train ou rien, on repart donc dans l’autre sens direction Moscou, pour aller prendre le transsibérien et quitter le pays des tsars par la frontière mongole. La décision n’est pas celle de la facilité, mais on s’en réjouit assez rapidement, le transsibérien étant une expérience à part entière : 4 jours de voyage dans ce qui est peut être le train le plus célèbre du monde. On va quand même devoir se presser, car nos visas nous permettent de rester encore une semaine en Russie. Et on vous laisse imaginer qu’au vu de la taille de ce pays, le timing n’est pas large…