Notre séjour en Géorgie nous aura permis de découvrir ce beau pays et notamment sa capitale, Tbilissi. C'était aussi le moment des demandes de visas, russes et chinois, et nous sommes très soulagés d'obtenir les deux ! On est ressortis de l'ambassade de Chine comme deux nouveaux bacheliers à la sortie des résultats...


Il est donc temps pour nous de quitter la Géorgie, et d'aller se présenter à la frontière de son voisin colossal et sulfureux, la Russie ! On prend donc le mini-bus pour rejoindre depuis Tbilissi cette frontière haut perchée dans les montagnes du Grand Caucase. A bord, on croise la route de Max, un russe adorable d'une trentaine d'années qui nous parle sans détours de son pays et de cette situation qui l'a poussé à partir à Tbilissi comme tant d'autres russes. C'est rassurant d'avoir un acolyte comme Max dans cette situation, parce qu'il faut avouer que le passage de la frontière nous excite mais il nous inquiète aussi un peu. Avec Max à nos côtés, qui parle parfaitement anglais et russe, on a au moins l'assurance de pouvoir se faire traduire si besoin.


  • Le français de base tentant de manière infructueuse de se fondre dans la masse locale.


Et en effet, Max nous aide bien à notre passage de frontière, parce que les douaniers ne reconnaissent pas la demande de visa de Thibault, qui semble inexistante dans leur système informatique. Max fait ce qu'il peut pour traduire nos explications, mais ça ne suffira pas. On vous propose une petite reconstitution de la situation de la part de Thibault :


"Donc là les amis je suis devant la guérite de douane où tous les passagers de notre bus sont déjà passés sans aucun problème, ils m'attendent donc depuis 30 min. Le douanier a l'air de s'exciter contre son ordinateur qui ne trouve pas mon visa, mais en même temps il me regarde de manière suspicieuse, il doit se dire que l'un des deux tente de se foutre de lui : l'ordinateur ou moi. Je deviens donc immédiatement un luddite affirmé afin que les soupçons se portent sur la machine : "Oooh fichtre, c'est quand même pénible ces ordinateurs qui ne fonctionnent pas...".


Ca ne m'empêche pas de me faire emmener quelques instants plus tard dans un grand bâtiment à proximité. Je suis le douanier jusqu'à un bureau, en espérant ne pas y passer la nuit, et en espérant aussi ne pas finir à poils pour une fouille ou ce genre de choses... Bref, je transpire un peu ! On me fait asseoir derrière un petit bureau, 5 douaniers sont autour de moi, et commencent par me regarder en silence. Je vous laisse imaginer comme je suis à l'aise à ce moment-là, tentant des sourires polis et très... français. Les premières questions sont assez sérieuses et les visages fermés, disons que chacun reste dans son rôle : "Qu'est-ce que vous venez faire en Russie ? Quel est votre objectif ? Pourquoi voyager en Russie ?". Et puis, assez rapidement, l'ambiance devient étonnamment amicale, d'abord parce que mes 3 prénoms les amusent beaucoup, ils s'entrainent à les prononcer de manière catastrophique : "Thibault...Philippe..Jean-Claude ?". Je leur explique que c'est assez commun d'avoir 3 prénoms en France, on en rigole. Enfin, leurs questions changent de registre : est-ce que tu viens retrouver une femme en Russie ? Tu aimes le sport ? C'est quoi ton sport préféré ? J'ai le malheur de répondre "le tennis", cliché français ? Une des douanières me regarde comme un ovni : "Mais tu aimes pas la boxe, ou le MMA ?!" - c'est vexant, moi qui pensait que le tennis était un sport viril et impressionnant - et enfin : "Qu'est-ce que tu penses d'Emmanuel Macron ?". Bonne question, mais je n'ai pas osé leur retourner !


Bref, après ces échanges sympathiques, on me fera quand même attendre 3 heures dans une salle d'attente. Elise a du attendre dehors avec les bagages. Au bout de 2 heures, notre chauffeur et les 20 autres passagers avaient déjà disparu, adieu notre bus. Heureusement, un des garde-frontières nous aidera à trouver une voiture pour finir le trajet.


Après ces péripéties, notre découverte du pays des tsars peut commencer, avec la ville de Vladikavkaz. Une ville moyenne à l'échelle de la Russie, mais très étendue si l'on compare à nos standards français. On est marqués par la taille des routes, des 4 voies qui sillonnent la ville en quadrillage. Notre hôtel est d'une froideur déconcertante, mais on y est plutôt bien pour 2 jours :



Notre première soirée à Vladikavkaz est sympathique, à l'entrée d'un restaurant, on est accueillis chaleureusement par l'un des clients qui tient à nous expliquer ce qu'il faut commander à manger, il nous offrira nos bières et de quoi acheter des shots avant de disparaître. On est touchés par cette hospitalité. Des petits exemples comme celui-ci se répèteront plusieurs fois à Vladikavkaz, où l'on est tombés sur des personnes curieuses et heureuses de voir des français et d'échanger avec nous.


On vous partage quelques images pour que vous plongiez avec nous dans l'ambiance :

  • Elise qui découvre la tourte ossétienne, spécialité locale plutôt gourmande et...consistante !



  • Des van-cafés, on en a vu des dizaines dans la ville, c'est plutôt charmant !


  • La mosquée de Vladikavkaz, un style radicalement différent de ce qu'on a pu voir en Turquie, mais loin d'être moins beau !


  • Et pour finir, une statue de Lénine, pour vous prouver qu'on a pas menti et qu'on est vraiment en Russie !