Nous avons fini par quitter la Cappadoce après 5 jours incroyables. On serait bien resté plus longtemps mais de la route nous attend et l’hiver approche. Winter is coming…

Nous prenons donc un bus pour rejoindre la ville de Kayseri où nous poireautons jusqu’à 1h30 du matin en attendant notre train de nuit : la célèbre ligne du Dogu Express. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une ligne de train un peu mythique en Turquie qui rejoint Ankara à la frontière est du pays. Parfait pour nous donc. 

Nous y passons 20h et n’avons même pas le temps de nous ennuyer. On y dort confortablement et on y fait de chouettes rencontres. Notamment une famille turque qui nous invite pour le thé, mais aussi et surtout Robert, un canadien habitant en France qui voyage seul pour quelques semaines et avec qui nous passerons beaucoup de temps par la suite. Une très belle rencontre !

Kars est une ville entourée de steppes à perte de vue. Avec de tels paysages et dans des espaces aussi vastes, même dans une ville relativement grande l’impression de « qu’est ce que je fous là ? » vous suit un peu partout. Mais en tant que voyageur, nous ne faisons que passer, alors les questions sont peut-être plutôt : « Mais qu’est ce que tous ces gens foutent la ? De quoi vivent-ils ? A quoi ressemble leur vie ? ». On ne restera pas assez longtemps pour tout comprendre.


Lorsque le Dogu Express s’arrête à la gare de Kars, il pleut et il fait déjà nuit depuis des heures. Accompagnés de Robert, on marche vite en direction du centre pour trouver nos hôtels. On cherche notre chemin, quand un homme nous interpelle : « Ne restez pas sous la pluie ! » Il nous montre du doigt le store de l’épicerie à quelques mètres et engage la conversation. Merci le hasard, parce que cet homme, c’est Celil (prononcez Djelil), qui nous accompagnera les deux jours suivants, déjà pour nous faire visiter le lieu historique d’Ani mais aussi pour nous emmener jusqu’à la frontière géorgienne, qu’on franchira ensuite à pied pour récupérer une autre voiture de l’autre côté.


Notre journée a Kars a donc été occupée par la visite d’Ani, ville entièrement abandonné au milieu de la steppe à la frontière entre la Turquie et l’Arménie. Depuis Ani, on surplombe un profond canyon, frontière naturelle avec l’Arménie. A une époque, cette ville fut la capitale de l’Arménie et abritait 100 000 habitants, rivalisant avec Constantinople.

Les remparts franchis, on découvre quelques bâtiments se dressant encore au milieu des ruines : plusieurs églises notamment. Avec la steppe en toile de fond, on reste contemplatifs. On est aussi sur la route de la soie, le célèbre vénitien Marco Polo est par exemple passer par là. On vous partage quelques images de ce lieu quasi mystique qui fait travailler l’imagination :